APPEL POUR La préservation du patrimoine minier des Hautes-Corbières |
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[Introduction] [Texte de l'appel] [Liste des premiers signataires] [Notes] [Liens et adresses] [Pour soutenir cette action] |
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Actualité |
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Courrier de Marcel Raynaud, président du Conseil général de l'Aude et conseiller municipal de Talairan, et Eric Andrieu, vice président du Conseil général de l'Aude, du 25 février 2002 : Carcassonne, le 25 février 2002 Monsieur Henri PUGNERE Directeur de la Délégation Régionale à l'Industrie, la Recherche et l'Environnement de Languedoc-Roussillon 3 place Paul Bec 34000 MONTPELLIER Monsieur le Directeur, Vous avez été alerté par des pétitions signées par plusieurs personnes inquiètes des conditions de mise en sécurité des mines inexploitées dans le Massif des Corbières. Ces personnes font valoir l’intérêt environnemental et patrimonial de ces anciennes mines, et souhaiteraient que des solutions non définitives puissent être mises en oeuvre pour aboutir au même résultat de mise en sécurité qui, bien sûr, ne sauraient être remis en cause. Nous portons nous-mêmes intérêt à cette question et nous souhaiterions qu’avant une décision définitive, vous puissiez prendre en compte notre remarque, et nous faire connaître les possibilités susceptibles d’être retenues. Vous en remerciant par avance, Nous vous prions de croire, Monsieur le Directeur, en l’assurance de nos meilleurs sentiments. Marcel Rainaud, Président Eric Andrieu, Vice-président, Président de la Commission de l'Aménagement du Territoire Un important patrimoine a disparu sans aucune concertation ! (Voir le message ci-dessous) Toutefois l’action du Comité pour la préservation du patrimoine minier des Corbières continue. En effet, une seconde tranche de travaux est possible sur les quelques sites miniers de la concession de Serremijeanne dont la mise en sécurité est "différée". Le cahier des charges de la DRIRE ne précisant pas ce qu'il entend par différée. Un certain nombre de concessions minières de l'Aude sont susceptibles de subir à court terme le même traitement. En particulier, la concession de cuivre argentifère d'Auriac serait très prochainement mise en sécurité. Celle-ci contient notamment une très intéressante mine médiévale exploitée au feu (technique d'éclatement des roches très dures qui donne des formes très arrondies. Technique employée avant l'utilisation de la poudre). Vous trouverez prochainement en ligne un dossier sur cette mine. Extrait du courrier de Michel Rzpecki, maire de Palairac, du 23 février 2002 : D'après les renseignements qui m'ont été transmis : les entreprises sont arrivées fin septembre 2001 pour terminer vers le premier décembre, il n'y a pas eu de travail au Bull tout s'est fait à la pelle mécanique, très peu de tir de mine ont été réalisés, les chemins ont été arrangés pour le passage de "toupies" à béton, les fonds permettant de faire les travaux devaient être utilisés avant le 4 décembre 2001, des gens du Conseil Général sont venus visiter le chantier, des travaux similaires devraient être entrepris à Auriac. (…) aucune lettre, fax, coup de fil, n'a prévenu la Mairie de l'exécution des travaux. Le Conseil Général est au courant et invité, pas la Mairie... La DRIRE devait m'appeler chez moi pour Rdv en septembre 2001. Je l'attends toujours. Puisque le cabinet d'étude m'avait, lui, informé que le travaux "se feraient" vers début Septembre pour se terminer vers fin Novembre, vers la mi-septembre je me suis rendu sur le lieu pour constater que rien n'avait commencé. Croyant l'affaire en suspend, je n'y suis pas retourné après, dommage... Visiblement on n'a pas voulu tenir au courant la Mairie des dates réelles de réalisation, ni l'inviter sur le chantier. Toutefois cette première tranche importante de travaux n'a pas mis en sécurité tous les sites, : M30, M45, certains M5x font partie d'une deuxième tranche. Espérons que nous pourrons faire le nécessaire pour sauver ce qui reste. Les travaux réalisés à la pelle mécanique devraient conduire, dans 20 ans, au même constat que pour la Bousole [concession mise en sécurité en 1982 sur Palairac] : tassements et réapparition des ouvertures. En matière de sécurité ce ne sera pas une réussite. Pour la Bousole, je pense peut-être le notifier et faire constater de manière officielle. Sauvons au moins ce qui reste et les autres sites miniers de la commune qui devraient subir dans le futur le même sinistre traitement. |
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Un important patrimoine naturel et historique des Corbières (région située entre Carcassonne, Narbonne, Perpignan et Axat) est en train de disparaître suite à des travaux commandés par le Ministère de la Recherche. Pour préserver ce patrimoine une pétition a été rédigée et envoyée aux ministères concernés et à la presse. Vous en trouverez le texte ci-dessous. Si vous vous associez à cette pétition vous pouvez soutenir l’action de préservation de plusieurs manières. (Voir plus bas). Plus généralement c’est tout l’avenir du patrimoine minier français qui est menacé. |
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Appel pour la préservation du patrimoine minier des Hautes-Corbières Courrier adressé le 8 février 2002 à Monsieur Roger Gérard Schartzenberg, ministre de la recherche, Madame Catherine Tasca,
ministre de la Culture, Copie à Monsieur le directeur régional de la DRIRE (Délégation Régionale à l'Industrie, la Recherche et l'Environnement de Languedoc-Roussillon) ; Monsieur François de Banes Gardonne, Directeur régional de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles de Languedoc-Roussillon) ; Monsieur Xavier Gutherz, conservateur régional de l'archéologie; Monsieur le Directeur régional de la DIREN –LR (Direction Régionale de l'Environnement de Languedoc-Roussillon) ; Monsieur Jean-Claude Perez, député de l'Aude, Monsieur Gérard Bougrier, Préfet de l’Aude ; Monsieur Marcel Raynaud, président du Conseil général de l'Aude, maire de Talairan ; Monsieur Eric Andrieu, vice-président du conseil général de l'Aude, maire de Villerouge-Termenès ; Monsieur Michel Rzepecki, maire de Palairac ; Monsieur Contreras, maire de Quintillan. Madame, Messieurs, Depuis 1991 le Ministère de la recherche et de l'Industrie procède à la mise en sécurité des mines orphelines, c'est à dire celles dont les concessionnaires sont défaillants ou disparus. Pour cela, la Délégation Régionale à l'Industrie et à la Recherche et l'Environnement du Languedoc Roussillon a déjà fait procéder à la destruction des mines et installations industrielles de plusieurs concessions dont celles de Padern et Montgaillard entraînant la disparition de tout un patrimoine. La DRIRE va maintenant faire procéder à la mise en sécurité de 130 ouvertures de mines des concessions de Serremijane, Fourques et la Bouchère des Clauzels, sur les communes de Palairac, Félines-Termenès, Villerouge-Termenès, Talairan et Quintillan. Ces mises en sécurité devraient se faire par destruction à l'explosif des parois des fosses, des puits et galeries, et par remblaiement à l'aide des haldes. Seules deux cavités seraient partiellement préservés, suite à la demande du Service régional de l'archéologie, en fermant les ouvertures par un mur de béton armé d'un mètre d'épaisseur. Les moyens préconisés vont aboutir à la destruction d'un important patrimoine historique et naturel : Les mines de fer et d'argent des Hautes-Corbières ont fait l'objet d'une importante exploitation à la fin de l'âge du fer et à l'époque gallo-romaine comme en témoignent de nombreux fragments de céramiques recueillies dans les excavations ou a proximité immédiates de celle-ci (1). Au Moyen Âge ces mines ont joué un rôle déterminant dans l'histoire de notre région. Leur possession, disputée entre seigneurs ecclésiastiques et laïcs, principalement l'abbaye de Lagrasse et l'archevêque de Narbonne d'un côté, les seigneurs de Termes de l'autre, a entraîné les seigneurs laïcs excommuniés à adopter la religion cathare. L'argent retiré de l'exploitation de ces mines a été la principale source de financement des seigneurs laïcs pour la construction au XIIe siècle de châteaux tels ceux de Termes, Aguilar, Palairac et Villerouge; châteaux précisément destinés à contrôler ces territoires miniers (2). Elles ont joué également un rôle important dans le développement économique de la région du XVIIIe au milieu du XIXe siècle (3) Plus récemment, certaines de ces mines ont servi pendant la seconde guerre mondiale à cacher des maquisards et des armes (4). Sur le secteur mis en sécurité les vestiges de cette longue histoire sont nombreux : mines, fonderie gallo-romaine, fours de grillage de minerai, cabanes de mineurs du XVIIIe siècle, caisson de parachutage d'armes de la seconde guerre mondiale... (5) Ils risquent de disparaître avec les parties les plus anciennes de ces excavations, c'est à dire les parties les plus proches de la surface. C'est aussi un important patrimoine naturel qui risque de disparaître. Ces mines présentent un intérêt géologique incontestable. Ce sont des karsts naturels ou grottes de l'ère primaire qui ont été remplis de minerai à une époque où le massif des Corbières se trouvait immergé sous des lagunes. Leur étude a permis de mieux comprendre la formation des Pyrénées et des gisements métalliques. Comme tous les karsts ou grottes on y trouve de nombreuses curiosités: stalactites et stalagmites, concrétions excentriques comme les aragonites, micro-gours, perles de roches... Ouvertes depuis des centaines d'années, ces mines constituent enfin de riches biotopes. Les cavités souterraines abritent de nombreux animaux cavernicoles, notamment des salamandres et d'importantes colonies de chauves-souris. Les cavités à ciel ouvert ou proches de la surface servent d'habitats à des animaux comme les blaireaux. On y trouve, en raison de l'humidité qui y règne, une flore très particulière, notamment plusieurs espèces de fougères comme les scolopendres. Les cavités noyées servent de points d'eaux à des animaux sauvages et domestiques. En bref, ces mines constituent de véritables oasis dans un paysage qui est en été particulièrement sec. Leur fermeture risque d'entraîner une modification importante de l'écosystème et de la circulation des eaux souterraines. Le souci de l'État d'assurer la sécurité de cet secteur minier est légitime. Toutefois, le danger que représente ces mines est très relatif. De l'avis même du BRGM (Bureau de recherche géologique et minière) qui a rédigé le rapport utilisé pour cette opération (6) le risque d'effondrement des cavités est très minime. Certaines cavités qui s'ouvrent au ras du sol peuvent présenter un risque de chute accidentelle. Mais tous ces risques ne sont pas plus important que ceux que présentent les cavités naturelles ou le relief rocheux de la région. De plus la plupart de ces mines sont difficilement accessibles en raison de la végétation qui s'y développe et sont situées dans un secteur très peu fréquenté de l'Aude. Depuis l'arrêt de l'exploitation minière il y a une centaine d'années aucun accident n'a été signalé. Le Ministère de l'industrie et de la recherche justifie la fermeture des cavités par remblaiement et destruction à l'explosif par le souci de sécuriser de manière pérenne les mines dont l'État a la responsabilité. Il considère que la fermeture par des grilles ou des murs n'est pas une solution pérenne en raison des risques d'effraction. Pourtant l'expérience montre souvent le contraire. En 1982 la mise en sécurité de la concession d'antimoine de la Bousole, sur la commune de Palairac, a été faite selon ces préconisations. Quelques années après, les remblais se sont tassés laissant à nouveau accès à un puits et une galerie descendante, mais dans des conditions beaucoup plus dangereuses qu'avant la fermeture de la mine. Les mêmes constatations peuvent être faites sur les mines de Padern et Montgaillard dont la mise en sécurité a été faite il y a une dizaine d'années. À l'opposé, la galerie romaine de la Canal qui approvisionne en eau la commune de Palairac est fermée depuis 1982 par une grille qui n'a jamais été forcée. La solution de fermer certaines cavités par un bouchon de béton armé est moins destructrice. Cependant cette solution ne respecte pas la faune et la flore, et ne permet plus aucune investigation scientifique. Des solutions pérennes qui préservent le patrimoine naturel et historique existent pourtant et ont été expérimentées avec succès dans d'autres régions, notamment en France-Comté (7) et à Cabrières dans l’Hérault (8). Dans le premier cas il s’agit de grilles constituées de barreaux de forte section. Ces grilles sont très difficiles à détruire mais laissent passer les animaux, l'eau et l'air. Un système de barreaux coulissants fermé par un cadenas caché permet en outre des visites. Dans le deuxième cas (Cabrières) il s’agit de portes blindées. Ces systèmes permettraient donc de poursuivre des recherches géologiques, archéologiques ou biologiques sur les mines des Hautes-Corbières. De plus certaines mines pourraient faire l'objet d'une exploitation touristique. Un rapport rédigé pour l'Association de développement des Hautes Corbières en 1988 préconisait l'ouverture au public des mines de Serremijane sur la commune de Villerouge, de la mine du Dauphin sur la commune de Palairac et de celle de Lacamp de Fourques sur la commune de Talairan. Nous ne doutons pas, Madame, Messieurs, que vous prendrez toutes les mesures nécessaires pour préserver le patrimoine minier et métallurgique des Hautes-Corbières comme vous l’avez fait pour d’autres régions. Collectif pour la sauvegarde du patrimoine minier des Corbières. Mairie de Palairac, 11330, Palairac. |
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(Liste à jour au 26 mars 2002) |
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(1) G. Rancoule, Y. Solier, « Les mines antiques des Corbières audoises », Mines et mineurs en Languedoc-Roussillon… Actes du XLIXe congrès de la Fédération Historique du Languedoc méditerranéen et du Roussillon, Montpellier, 1977, pp. 23-39. (2) G. Langlois, Olivier de Termes, le cathare et le croisé, (vers 1200-1274), Toulouse : Éditions Privat, 2001, 288 p. (3) G. Langlois, « L'exploitation du fer à Villerouge et Palairac (Aude, XVIIIe - milieu XIXe), une absence de techniques ? », Les techniques minières de l'Antiquité au XVIIIe siècle, Actes du colloque international sur les ressources minières et l'histoire de leur exploitation de l'Antiquité à la fin du XVIIIe siècle, réuni dans le cadre du 113e Congrès des sociétés savantes, Strasbourg, 5-9 avril 1988. Paris : éditions du C.T.H.S., 1992, p. 205-214. Version en ligne à l'adresse : http://paratge.chez-alice.fr/mines/mines1.htm (4) L. Maury, La Résistance audoise (1940-1944), Comité d'histoire de la Résistance du département de l'Aude, 1980, 2 tomes. (5) G. Langlois, Inventaire et étude des mines et industries métallurgiques des Corbières (Aude) du Moyen Âge à nos jours. Mémoire de maîtrise, Université de Paris I, 1987, 2 vol. (6) Rapport BRGM R 39498 de Bruno Alabouvette, mai 1997. (7) Journal d’information trimestriel
de la Drac Languedoc-Roussillon, n° 1, janvier 2001. En ligne à l’adresse : (8) Note de S. Roué du CPEPESC Franche-Comté publié sur le site de l’Équipe Interdisciplinaire d'Études et de Recherches Archéologiques sur les Mines Anciennes et le Patrimoine Industriel (Ermina) : http://members.aol.com/arkmetal/FERMETURES.html |
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(à jour
au 12 mars 2004) |
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Ministère de la recherche |
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Monsieur
François d'Aubert, ministre délégué Monsieur
Alain Sallesy, directeur régional,
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Ministère de l’environnement |
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Monsieur
Serge Lepeltier, ministre Direction
régionale de l'environnement (DIREN, Languedoc-Roussillon)
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Ministère de la Culture |
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Monsieur
Renaud Donnedieu de Vabres, ministre Madame
Marion Julien, Monsieur
Philippe Vergain, conservateur régional,
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Associations et organismes |
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Comité
départemental de spéléologie de l’Aude
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Société
d'études scientifiques de l’Aude
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Ermina,
archéologie minière et industrielle
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Géopolis,
site de la Confédération française des acteurs des Sciences de la Terre.
On y trouvera le compte rendu d'une réunion de septembre 2000 réunissant un représentant du B.R.G.M. (Bureau de recherches géologiques et minières) et la Confédération française des acteurs des Sciences de la Terre: exposé détaillé du problème des mines orpheline et de la juridiction en la matière. |
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Si vous êtes en accord avec l’appel vous pouvez y ajouter votre signature en renvoyant un message avec vos nom, qualités, adresse (ville ou courriel suffisent) soit par courrier électronique à Gauthier LANGLOIS , soit par la poste à Collectif pour la sauvegarde du patrimoine minier des Corbières. Mairie de Palairac, 11330, Palairac. Vous pouvez aussi écrire aux ministères et leurs services régionaux à l’aide des adresses ci-dessus. Un forum consacré aux mines des Corbières existe sur le site cathares.org. Vous pouvez y envoyer votre réaction, vos questions : http://www.cathares.org/plateforme0200.html
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Page réalisée par Extraite du site Paratge à l’adresse :
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