FOS-SUR-MER

[Présentation] [Découpage] [Principales notions] [Exploitation pédagogique] [Documentation] [La série Paysages]
[Sommaire du site Pédagogique] [Sommaire général] [Droits d’auteur] [Contact]

Photo Patrick Lepicouché Service Communication © Ville de Fos-sur-Mer

     Fos-sur-Mer est un petit village perché méditerranéen à la limite de la plaine de la Crau et de la zone humide de la Camargue. Dans les années 60 l’État cherche à créer un port capable de concurrencer Rotterdam au sud de l’Europe et à désengorger le port de Marseille. Fos-sur-Mer est choisi pour ses espaces libres à l’Ouest de Marseille. Le projet industriel et portuaire, gigantesque, transforme profondément le milieu et la vie de ses habitants. Mais la crise économique en limite le développement : seul 12 % du site est réellement occupé. Il en reste un paysage disparate et inachevé.

PRÉSENTATION

Référence aux programmes°:

Géographie, 6^e : Les paysages urbains : les littoraux

Géographie 2^e : les littoraux, espaces attractifs.

Géographie 4^e et 1^ère : La France, les Midis. L’aménagement du territoire.

Générique:

Conception :Jean Loïc Portron.

Réalisation : Jean Loïc Portron, Pierre Zucca.

Production : JBA production/La Sept/INA, 1993

Durée totale : 26 minutes 21 secondes

Objectifs

     « Paysage » est une série qui propose une lecture détaillée des paysages. Elle permet non seulement de comprendre la formation des paysages par l’interaction de l’homme et du milieu mais montre aussi que le paysage est révélateur des transformations d’une société, de son mode de vie et de son économie. Chaque film est consacré à un paysage particulier. Le principe est de partir d’un point d’observation fixe qui est découpé en plusieurs espaces. Chaque espace est analysé et les informations qu’il apporte sont confrontées à des documents variés tels que photographies aériennes, documents historiques, interviews. Des schémas, des croquis, des cartes et des commentaires viennent expliquer l’évolution historique de chaque espace et l’organisation de l’ensemble du paysage en replaçant chaque fait dans son contexte. Enfin, l’avenir du paysage et des hommes est largement évoqué. La mise en perspective à plusieurs échelles des informations offre une vision du paysage et de la société qui dépasse très largement le cadre local.

     « Lorient » tente d’expliquer pourquoi le port de cette ville est difficile à voir. Les deux films montrent le rôle de l’État dans l’aménagement et les transformations de ces deux ports.

Vocabulaire prérequis

Aciérie.

Mots clés

Marseille, Camargue, aménagement du territoire, sidérurgie, raffinerie, pétrochimie, flux tendu, pollution.

DÉCOUPAGE

	Introduction :
0’30’’	Recherche d’un point d’observation. « Une belle vue mais un air irrespirable »
2’00’’	Situation Situation géographique à différentes échelles à l’aide de cartes (en Provence, dans les Bouches-du-Rhône)
2’33’’	Décomposition du paysage. Au loin des cheminées d’usines, au premier plan un étang, au milieu un village perché.
2’46’’	Localisation du point d’observation. Report de l’angle du champ de vision sur une carte topographique puis une photographie aérienne.
4’00’’	Le site Du haut de son rocher Fos contrôlait un territoire immense. Une carte situe le village au centre, au sud le littoral et la mer formant un vaste golf, à l’ouest des marais et étangs, au nord la plaine de la Crau, steppe aride de 600 km² de cailloux et d’herbe sèche, ouverte au vent. Au sud-est, la steppe devient marais, c’est le début de la Camargue. Une coupure franche, matérialisée sur photographie aérienne sépare la plaine des marais. L’ensemble forme un territoire immense, hostile, mais qui attire les entreprises.
	Évolution du paysage
5’28’’	Avant 1965 : « le paradis » Les habitants décrivent Fos avant l’arrivée du complexe comme un pays de cocagne où l’on pouvait pêcher, chasser, construire des cabanons à sa guise. Des cartes postales et vues viennent appuyer ces témoignages. On vivait de la terre, on élevait des moutons dans la plaine de la Crau, des chevaux et des taureaux de combat dans les marais.
8’14’’	Le chantier du complexe industriel et portuaire : « le seisme » Décembre 1965, le creusement du port, mis en évidence par superposition de deux photographies aériennes et l’aménagement du complexe industriel, est vécu comme un séisme par les habitants de Fos. Louis Barnès, conseiller municipal, décrit l’abandon des cabanons et le déferlement des ouvriers dans leur environnement. 18 000 ouvriers venus du monde entier travaillent dans la boue et vivent dans la précarité.
10’15’’	Aux origines de Fos : le port de Marseille Des tableaux anciens montrent le port de Marseille où les navires de commerce s’entassent dans un seul bassin. Une carte montre l’extension du port vers le Rhône à partir de 1845 et jusqu’en 1965 avec la création du port de Fos. La richesse de Marseille était fondée sur le commerce avec l’Outremer. Quand l’empire colonial disparaît autour de 1960, Marseille perd son trafic avec les colonies et se tourne vers l’Europe. C’est pourquoi en 1961 naît le projet de faire de Fos la Rotterdam du sud, la Rhur de la Méditerranée.
11’20’’	L’intervention de l’État :un projet très ambitieux En 1960 l’Etat encourage la modernisation et stimule la concentration des industriels et capitaux. On est alors en pleine croissance économique. L’aménagement de Fos s’inscrit dans la politique d’aménagement très ambitieuse de l’Etat. Un projet gigantesque est conçu.
12’48’’	Discours inaugural du premier ministre, Maurice Couve de Murville, 20 décembre 1968.
14’05’’	Le projet prévoyait tout sauf la crise économique et la pollution . Trop grand, trop dangereux, il faut en limiter les effets.
	Organisation du paysage
14’22’’	Le complexe portuaire et industriel Les usines sont dispersées dans l’espace. Une carte en explique la raison : sur 20°000 ha du projet, 7300 ont été aménagés, 4500 affectés à des entreprises mais 2500 sont réellement occupés. Le reste devient des friches et terrains vagues.
15’30’’	Le complexe comprend 1 usine sidérurgique, 2 aciéries, 1 raffinerie de pétrole et des usines chimiques et pétrochimiques.
17’20’’	Fos-sur-Mer, un village ou une ville ? Un cadrage de la caméra montre le village ancien apparemment peu affecté par le complexe. Le village perché est caractéristique du paysage méditerranéen, né du désir de se protéger des armées et des pirates. Le village n’est pas à l’échelle du complexe : il ne peut en accueillir les 8000 employés. Les aménageurs n’avaient pas prévu son extension car trop proche des fumées des usines. Une série de cartes montre pourtant que la ville s’est développée sur les espaces délaissés par la zone industrielle : 2500 habitants en 1965, 12600 en 1992. Le vieux Fos et les lotissements pavillonnaires forment un ensemble hybride, sans centre. Les achats, les études… doivent se faire ailleurs. Un habitant souligne qu’on ne peut rien faire sans voiture.
20’24’’	Un complexe fluide et sans ouvriers La nuit, les usines attirent le regard et pourtant restent inaccessibles.
20’50’’	L’aciérie a été créée pour que le processus de production s’effectue en continue, sans immobiliser les produits et marchandises et avec le minimum d’ouvriers.
21’54’’	90 millions de tonnes de marchandises sont débarquées et chargées chaque année. Le port autonome de Marseille qui gère Fos est le 3^e port européen après Rotterdam et Anvers. Les quais sont déserts mais pourtant la machine ne s’arrête jamais. Les seules personnes visibles sont les braconniers. Le port est vide parce qu’il est efficace : 4 hommes et quelques heures suffisent à décharger un pétrolier géant. C’est le paradoxe de Fos : les signes de la prospérité se confondent avec ceux de la crise.
	Conclusion : un paysage inachevé
24’40’’	Le paysage de Fos est disparate et inachevé, c’est un rêve de grandeur dissipé par la crise économique et la pollution.
26’21’’	Fin.

PRINCIPALES NOTIONS

L’aménagement du territoire

     La politique d’aménagement du territoire, dont l’étude fait l’objet d’un chapitre du programme de 2^e, est née au lendemain de la guerre avec pour objectif l’accélération de la reconstruction nationale et la réduction des déséquilibres régionaux. L’État lance en 1950 le premier plan, et crée en 1963 la DATAR (Délégation à l’aménagement du Territoire et à l’action régionale), administration chargée des études sur les problèmes d’aménagement. L’aménagement du port de Fos, projeté dès 1961 résulte de cette politique. Il s’agit de désengorger le port de Marseille mais surtout de créer un pôle industriel et portuaire qui puisse rivaliser avec le premier port d’Europe, Rotterdam, et la première région industrielle européenne : la Rhur. C’est l’un des projets prestigieux soutenus par le général de Gaulle qui doivent permettre à la France de retrouver sa place de puissance mondiale. L’échec partiel de son développement avec la crise économique qui démarre en 1973 est aussi celui de la politique d’aménagement.

Un complexe industrialo-portuaire moderne

Fos-sur-Mer peut être utilisé en 6^e dans l’étude d’un littoral industrialisé et en 2^e dans l’études des littoraux, espaces attractifs. La révolution des transports et la mondialisation de l’économie ont suscité une forte augmentation des flux internationaux et une forte concurrence industrielle. Les trafics portuaires se sont fortement accrus d’où la mise en place de vastes zones industrialo-portuaires, construits selon trois principes. Accueillir des navires de plus en plus gros, minimiser les temps de transport, de manutention et de fabrication des produits et marchandises, réduire les coûts. Ces principes ont été mis en œuvre à Fos-sur-Mer, notamment à l’aciérie. L’usine est implantée au bord d’un terminal minéralier : le minerai de fer sort du bateau pour être directement traité dans l’usine. La production est continue, la machine ne s’arrête jamais note le documentaire, ce qui rentabilise les installations. Elle est aussi mécanisée, ce qui réduit des coûts salariaux mais aussi les conflits sociaux. Le sociologue Michel Péraldi note : une usine sans ouvrier c’est le rêve d’un patron moderne. L’observation d’une carte montre que le port est relié au rail, à l’autoroute, et à la voie fluviale du Rhône. Les produits finis peuvent donc être directement expédiés par bateau, train ou camion depuis l’usine, sans rupture de charge. L’ensemble de la production travaille sans doute en flux tendus c’est à dire qu’il n’y a presque pas de stockage des produits et marchandises, ce qui réduit encore les frais mais fragilise davantage l’entreprise en cas de problème de retard de transport ou de grève.

     Depuis la réalisation du documentaire, ces principes se sont généralisés à Fos avec la conteneurisation du trafic, longtemps repoussée pour des raisons sociales : le Port autonome de Marseille est maintenant classé au 8^e rang mondial pour le trafic des conteneurs.

EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE

DOCUMENTATION
[Généralités] [Bibliographie] [Vidéos] [Liens] [Cartes] [Haut de page]
Bibliographie
Ricard Georges, Marseille-sur-Fos ou la Conquête de l'Ouest, Chambre de commerce et d’industrie de Marseille, 1989 (collection Histoire du commerce et de l'industrie de Marseille XIXe-XXe siècles).
Vidéos
Liens
Site de l’office de tourisme de Fos qui propose des visites des grandes entreprises du port et offre des liens vers les sites web de ces entreprises. http://www.fos-tourisme.com/
Travaux d’élèves réalisés à partir du documentaire sur Fos. http://www.citeweb.net/moret/site_moret_1999/805_fos_intro.html
Cartes
Carte IGN série Bleue au 1/25 000^e : 3144 E (Istres/Golf de Fos)
	[Accès au sommaire] [Droits d’auteurs]	Page réalisée par Gauthier LANGLOIS Extraite du site Pédagogique à l’adresse : < http://paratge.chez-alice.fr/paysages/fos_sur_mer.htm > Dernière mise à jour : 8 novembre 2001