Olivier de Termes

(Termes, Aude vers 1200 – Acre, Israël, 12 août 1274)

Olivier, l’un des plus célèbres chevaliers du XIIIe siècle, fut d’abord le plus actif des opposants à la croisade albigeoise et un protecteur des cathares. Il devint ensuite un fidèle du roi Louis IX et de l’église catholique en Languedoc et en Terre Sainte où il mourut à la tête des armées croisées.


Olivier acquit une large renommée auprès de ses contemporains et devint familier de plusieurs rois et papes grâce à son énergie, sa bravoure et sa maîtrise de l’art des sièges et de la guérilla dont il fit preuve dans son métier de chevalier jusqu’à sa mort.



Une enfance brisée


     Olivier naît vers 1200 dans une riche famille seigneuriale, convertie au catharisme, qui domine autour du château de Termes (Aude) une soixantaine de villages ou hameaux. Sa jeunesse est dramatiquement marquée par le début de la croisade albigeoise : en 1210, suite à la prise du château de Termes par Simon de Montfort, il perd son père et ses biens, mais a pu observer les techniques de siège et de guérilla dont il va devenir le grand spécialiste. Il achève son éducation en Catalogne d’où est originaire sa mère. C’est là qu’il rencontre ses futurs suzerains dont il va devenir l’un des familiers : Jacques Ier roi d’Aragon, Raimond le jeune qui accompagne en exil son père Raimond VI de Toulouse, et Raimond Trencavel vicomte de Carcassonne. Tous les quatre sont de la même génération, ont été victimes de la croisade et sont animés d’un esprit de reconquête.





Fenêtre romane cruciforme de la chapelle de Termes

(Photo. Gérard Sioen)

 



Au service des princes méridionaux

     Olivier se met donc au service de ces trois seigneurs et se distingue dans un grand nombre d’opérations militaires : pour le comte de Toulouse il défend le village de Labècede-Lauragais assiégé par l’armée du roi de France (1227) ; pour le roi d’Aragon Jacques Ier il participe à la conquête de Majorque sur les maures ; pour le comte de Toulouse il administre à plusieurs reprises la ville de Narbonne révoltée contre son évêque et l’inquisition (entre 1234 et 1242) ; avec Raimond Trencavel il soulève les Corbières contre le roi et mène le siège de Carcassonne (1240) etc. En récompense il reçoit des fiefs en Lauragais, en Roussillon et à Majorque.

.

Arbalétriers de Majorque
Arbalétriers recouvert d'un pourpoint aux armes de leur seigneur. C'est ainsi que devaient apparaître les arbalétriers qui étaient sous les ordres d'Olivier à Majorque ou sur d'autres terrains d'opération.
(Détail d'une peinture murale illustrant la conquête de Majorque, début XIVe siècle, Barcelona, Palau Reial Major, Museu d'Història de la Ciutat)

Au service du roi de France


     Mais après que ses suzerains aient fait définitivement la paix avec Louis IX, Olivier se met au service du roi de France à partir de 1245. Pendant la VIIe croisade, Olivier, à qui le roi a confié la charge de maître des arbalétriers (soit chef de l’artillerie), se distingue en défendant Damiette (Égypte, 1250) et en sauvant Joinville à Baniyas (Israël, 1253). Reconnaissant, saint Louis rend à Olivier sa seigneurie du Termenès. Revenu en France en 1255, Olivier met un terme à la pacification du Languedoc en obtenant la reddition du château de Quéribus (1255), puis monte à la cour où il joue un rôle de conseiller auprès du roi pour les affaires touchant le Languedoc, l’Aragon et la Castille. Familier également de Jacques Ier d’Aragon, Olivier est sans doute l’un des artisans du traité de Corbeil (1258) passé entre les deux rois et qui fixa pour quatre siècles la frontière entre l’Aragon et la France.

Siège de Damiette 1248
Depuis les navires croisés les arbalétriers appuient le débarquement des troupes.
(Miniature des Grandes chroniques de France XIVe s., Bibliothèque nationale de France).



La chapelle Saint-Bernard de Fontfroide
Construite en 1257 par Olivier. L’enfeu sous l’arcade gauche pourrait abriter le tombeau d’Olivier de Termes.

(Photo : G. Langlois)

Au service de Dieu

     À partir de 1257 Olivier est travaillé par le salut de son âme et décide de se mettre au service de Dieu. En quelques années il liquide sa seigneurie dont le château d’Aguilar qu’il avait fait construire, pour distribuer des dons considérables à l’abbaye de Fontfroide et à d’autres établissements religieux, et pour financer une expédition militaire en Terre Sainte. Il y retourne en 1264 à la tête d’un contingent royal, puis devient en 1269 sénéchal du royaume de Jérusalem, c’est à dire chef des armées de Terre Sainte où il mène une lutte active contre les musulmans. Il participe à la VIIIe croisade en rejoignant Louis IX à Tunis (1270) puis repart en Terre Sainte à la tête d’un nouveau contingent soldé par le pape et le roi (1274). Il y meurt le 12 août 1274. Olivier, s’il n’a pas été enterré en Terre Sainte, repose peut-être à Fontfroide, contre la chapelle Saint-Bernard qu’il avait fait construire.




 

Gisant d’un chevalier du XIIIe siècle, chapelle Saint-Bernard de l’abbaye de Fontfroide.

(Ce gisant placé dans la chapelle funéraire d’Olivier de Termes n’est pas celui d’Olivier : il a été acheté en Espagne au début du siècle par les propriétaires de l’abbaye)


Conclusion


     En se ralliant à l’église catholique et au roi de France, Olivier de Termes a entraîné avec lui tout son entourage, et a sans doute largement facilité certains des grands objectifs du roi de France et de l’Église : l’intégration du Languedoc à la France, la lutte contre l’hérésie cathare, la construction d’une église moderne en Languedoc, et la lutte contre les musulmans

Sceau d'Olivier de Termes
Sceau rond, 35 mm.
Armorial : un écu plein, l'écu arrondi.
Légende † SIGILLUM : OLIVER : DE : TERME :
(Appendu à une charte où Olivier de Termes
met à la disposition du roi sa terre
et son château d'Aguilar, mai 1241.
Arch. nat. J 399 n° 39. DOUET D'ARCQ, n° 3675.)



Source :


Langlois (Gauthier). – Olivier de Termes, le cathare et le croisé (vers 1200-1274), Toulouse : Éditions Privat, 2001, 288 p. (Collection Domaine cathare).


Dossier Olivier de Termes, le cathare et le croisé sur le site Cathares.org
     Dans ce dossier retrouvez une présentation et des extraits du livre (sommaire, avant propos, cartes, généalogies, index…) des compléments, un forum de discussion dédié à Olivier de Termes. Vous pouvez aussi y commander le livre.

 

Revue de Presse

     Revue de la presse écrite, électronique et audio sur le livre.


  

  

Autres liens sur Olivier de Termes :

 

  La biographie publiée sur cette page l'est également sur le site de l'encyclopédie libre Wikipedia, article Olivier de Termes, et sur les encyclopédies libres OmniKnow, article Olivier de Termes et Freepedia, article Olivier de Termes.

  Sur le site Méditerranées, d'Agnès et Robert Vinas, une petite biographie d'Olivier de Termes et de plusieurs de ses compagnons (Chabert de Barbaira, Bernat-Hug de Serralongue...) ; une présentation de la conquête de Majorque...

  Une autre petite biographie d'Olivier de Termes, sur le site de l'exposition 66 ancêtres pour le Pays catalan, présentée à Perpignan par Jean Reynal.

  Confirmation du Roi pour la vente de biens d'Olivier de Termes à l'abbaye de Fontfroide (Aude). Texte en latin, édité par Bernard Péricon sur le site Livre des sources médiévales. Même texte sur le site Griffin grove gaming.

  Sur le Site de Bernard Péricon, on trouvera quelques documents et des historiques de villages ayant appartenus à Olivier de Termes, dont Paziols.

  Sur le site de Antoine Mechelynck, la transcription du  Livre des saintes paroles et des bons faiz nostre roy saint Looys, de Jean de Joinville, dans lequel on trouvera le récit du sauvetage de Joinville par Olivier de Termes à Baniyas (Israël) en juin 1253.

 L'or et le sang, un roman historique de Sophie Licari qui fait intervenir Olivier de Termes pendant la croisade de Tunis (1270).

  Les mentions d'Olivier de Termes sur Internet sont nombreuses. On en trouvera l'essentiel par le moteur de recherche Google, "Olivier de Termes"



[Accès au sommaire]

[Droits d’auteurs]

Page réalisée par Gauthier LANGLOIS

Extraite du site Paratge à l’adresse :
< http://www.paratge.chez-alice.fr/histoire/olivier_de_termes.htm >
Dernière mise à jour : 7 novembre 2004